Les Aigles Verts
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Mars 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
    123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031

Calendrier Calendrier

Le Deal du moment : -46%
Oceanic OCEAB120W Batteur électrique – ...
Voir le deal
7.51 €

Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz Empty Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz

Message  Invité Jeu 25 Aoû 2016 - 22:53

Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz 139
Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands. Direction Auschwitz. C'était son objectif. Car ce soldat de 39 ans a une mission en tête : pénétrer ces confins de l'enfer, au cœur de la barbarie nazie, pour y tisser un réseau de résistance. Et surtout, témoigner pour l'Histoire. "Dire ce que nous ressentions permettra de mieux comprendre ce qui s'est passé", écrit-il. Son histoire est racontée dans un livre, à paraître en France en avril, "Le Rapport Pilecki"*. Longtemps occulté, ce récit a été traduit dans plusieurs langues, mais encore jamais dans notre langue.
Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz 138
C'est dans la nuit du 21 au 22 septembre 1940 que Pilecki arrive dans ce camp de la mort, où se trouvent alors surtout des prisonniers polonais non juifs. Atterré, il décrit "une autre planète", notamment une scène terrifiante, qui, il ne le sait pas encore, deviendra ensuite terriblement banale. A son arrivée, les SS ordonnent à un prisonnier de courir puis l'abattent. Dix hommes sont exécutés pour "responsabilité collective" de cette "évasion". Les chiens sont lâchés sur les corps, les SS éclatent de rire.

En novembre, Pilecki commence à envoyer aux autorités polonaises clandestines, par divers stratagèmes, des comptes-rendus qui parviendront aux Britanniques dès mars 1941. Il obtient du camp d'Auschwitz II (Birkenau), des informations précises sur l'extermination des Juifs dans les chambres à gaz et la construction de quatre fours crématoires. "Des têtes, des mains, des seins coupés, des cadavres mutilés étaient charriés vers le four crématoire", écrit-il.

Pilecki organise aussi dans le camp un vaste réseau de résistance et d'entraide, crée une radio émettrice, fait acheminer des médicaments, inocule le typhus à des SS en les infectant avec des poux. Dans cet enfer, sa mission lui donne une raison de vivre. En 1942, en revanche, son plan pour une évasion générale échoue. Il s'évade donc seul, au printemps 1943, pour raconter lui-même l'abomination concentrationnaire. Mais comme Jan Karski, grand résistant catholique polonais qui tenta de mobiliser l'Occident sur le sort des Juifs, Pilecki ne sera pas vraiment cru...

Le 25 août 1943, Pilecki arrive à Varsovie et commence son travail dans les services secrets où il intègre une section préparant la résistance à l'éventualité de l'occupation soviétique de la Pologne. À partir du 1er août 1944, début de l'insurrection de Varsovie, il combat dans les différentes unités de l'Armée de l'intérieur – comme simple soldat et comme commandant de compagnie. Suite à l'échec de l'insurrection, il est fait prisonnier de guerre.
Après la libération en 1945, il rejoint le 2nd Corps de l'Armée Polonaise faisant partie de l'armée britannique.
En 1946, la situation politique internationale amène le gouvernement polonais, en exil à Londres, à donner l'ordre de cesser les actions clandestines de la résistance polonaise. Pilecki refuse d'obéir et continue de collecter des informations concernant les crimes communistes dirigés contre les opposants au régime, les anciens résistants de l'Armée de l'intérieur ainsi que les soldats revenus du front occidental.
Le 8 mai 1947, il tombe lui-même entre les mains du Service de sécurité intérieure (UB). Torturé, jugé lors d'un procès public, il est reconnu coupable d'espionnage au profit des puissances occidentales et est condamné à mort le 15 mai suivant.
Witold Pilecki : le prisonnier volontaire de Auschwitz 140
Dix jours plus tard, il est fusillé dans la prison de la rue Rakowiecka à Varsovie. Le nom de Witold Pilecki s'ajoute ainsi à la longue liste des victimes du communisme et des défenseurs de la liberté.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum