Les carrières de Caen
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Les carrières de Caen
Les Carrières.
L'utilisation de la "Pierre de Caen" remonte à l'époque gallo-romaine. Ce sont les XVIIIe et XIXe siècles qui marquent l'apogée de la "Pierre de Caen". Sur le seul territoire de la commune de Caen, c'est plus de 10 millions de m3 de pierre qui ont été manipulés tant en souterrain qu'à ciel ouvert (pour moitié). Ces carrières désaffectées pour la plupart, creusées à une profondeur de 15 à 30 m en dessous du sol, constituent sur l’une et l’autre rive de merveilleux abris naturels où vécurent durant la bataille 8 à 10 000 personnes.
A l’intérieur une impression de sécurité totale, mais il fait froid et humide, plusieurs témoignages parlent de fumier plutôt que de paille !
Les plus importantes sont celles de la rive droite à Fleury-sur-Orne à 2 km de Caen de part et d’autre de la route de Thury-Harcourt. Sans oublier celles à Vaucelles, rue Grentheville par exemple.
L'utilisation de la "Pierre de Caen" remonte à l'époque gallo-romaine. Ce sont les XVIIIe et XIXe siècles qui marquent l'apogée de la "Pierre de Caen". Sur le seul territoire de la commune de Caen, c'est plus de 10 millions de m3 de pierre qui ont été manipulés tant en souterrain qu'à ciel ouvert (pour moitié). Ces carrières désaffectées pour la plupart, creusées à une profondeur de 15 à 30 m en dessous du sol, constituent sur l’une et l’autre rive de merveilleux abris naturels où vécurent durant la bataille 8 à 10 000 personnes.
A l’intérieur une impression de sécurité totale, mais il fait froid et humide, plusieurs témoignages parlent de fumier plutôt que de paille !
Les plus importantes sont celles de la rive droite à Fleury-sur-Orne à 2 km de Caen de part et d’autre de la route de Thury-Harcourt. Sans oublier celles à Vaucelles, rue Grentheville par exemple.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières Saingt
A la sortie de Caen sur la gauche s’élèvent en bordure de la route d’Harcourt les bâtiments d’exploitation d’une distillerie qui appartient à Mrs André et Lucien Saingt. Ils sont construits sur des carrières désaffectées qui servent de caves de stockage à la brasserie, elles couvrent 9 hectares et ne comportent qu’un seul accès, une tirée en pente douce de 20 m sur 150 m de long.
Contrairement aux trois autres carrières elles ne communiquent pas avec les autres.
Dès les premières heures du 6 juin, la porte de la tirée est ouverte, à 8h00, il y a déjà 50 réfugiés en bas, 200 à midi, 500 le soir, la plupart de Caen.
Les frères Saingt mettent au point, seuls, sans l’aide des Pouvoirs Publics, une organisation remarquable, avec l’aide de leur personnel et leur argent. Un PC avec un bureau d’admission, une équipe de récupération (M. Georges Hébert et l'équipe des cheminots), des cuisines (M. Lethimonnier), une boulangerie (Mrs Rossignol et Pellâtre), l'abattage du bétail par M. Emile Lefrançois, une carte d’alimentation avec pointage pour éviter les resquillages, trois vaches pour le lait des bébés, un stock important d’eau potable, une infirmerie avec le docteur Cohier; l’abbé Marie de Vaucelles y célébrant la messe tous les dimanches. Le PC est tenu par un jeune polonais de vingt et un ans Camille Kostrz "le petit Camille", comptable à la distillerie; il sera tué par un obus le 10 juillet en trayant une vache . Chaque dimanche la messe est dite par le vicaire de Saint-Michel de Vaucelles, l'abbé Marie.
Le 19 juillet à 08h30, c’est la libération par les Canadiens francophones du Régiment de Maisonneuve de la 5th Brigade de la 2nd Canadian Infantry Division
Le Private P.P. Beauchamp du Régiment de Maisonneuve et le Dr. Cohier examinent un Nebelwerfer 41 allemand dans une carrière de Fleury-sur-Orne, le 20 Juillet 1944.
A la sortie de Caen sur la gauche s’élèvent en bordure de la route d’Harcourt les bâtiments d’exploitation d’une distillerie qui appartient à Mrs André et Lucien Saingt. Ils sont construits sur des carrières désaffectées qui servent de caves de stockage à la brasserie, elles couvrent 9 hectares et ne comportent qu’un seul accès, une tirée en pente douce de 20 m sur 150 m de long.
Contrairement aux trois autres carrières elles ne communiquent pas avec les autres.
Dès les premières heures du 6 juin, la porte de la tirée est ouverte, à 8h00, il y a déjà 50 réfugiés en bas, 200 à midi, 500 le soir, la plupart de Caen.
Les frères Saingt mettent au point, seuls, sans l’aide des Pouvoirs Publics, une organisation remarquable, avec l’aide de leur personnel et leur argent. Un PC avec un bureau d’admission, une équipe de récupération (M. Georges Hébert et l'équipe des cheminots), des cuisines (M. Lethimonnier), une boulangerie (Mrs Rossignol et Pellâtre), l'abattage du bétail par M. Emile Lefrançois, une carte d’alimentation avec pointage pour éviter les resquillages, trois vaches pour le lait des bébés, un stock important d’eau potable, une infirmerie avec le docteur Cohier; l’abbé Marie de Vaucelles y célébrant la messe tous les dimanches. Le PC est tenu par un jeune polonais de vingt et un ans Camille Kostrz "le petit Camille", comptable à la distillerie; il sera tué par un obus le 10 juillet en trayant une vache . Chaque dimanche la messe est dite par le vicaire de Saint-Michel de Vaucelles, l'abbé Marie.
Le 19 juillet à 08h30, c’est la libération par les Canadiens francophones du Régiment de Maisonneuve de la 5th Brigade de la 2nd Canadian Infantry Division
Le Private P.P. Beauchamp du Régiment de Maisonneuve et le Dr. Cohier examinent un Nebelwerfer 41 allemand dans une carrière de Fleury-sur-Orne, le 20 Juillet 1944.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières Fouquet.
Lorsque l’on vient de Caen les carrières Fouquet, les plus importantes, se trouvent sur la gauche également à quelques centaines de mètres au-delà des carrières Saingt. Il y a 2 accès : une tirée et un puits équipé d’une étroite échelle de fer coupée par des paliers.
C’est une fabrique de chaux.
L’histoire des carrières Fouquet comporte 2 périodes :
du 6 au 14 juin
du 29 juin à la fin de la bataille
M. Fouquet qui est chez lui et qui se trouve du jour au lendemain à la tête d’une population de 2 000 âmes en assume la direction, les carrières sont divisées en 13 secteurs ayant chacun à leur tête un responsable. Le PC avec M. Lebel est installé à l’entrée au bas de la tirée :
400 réfugiés le 8 juin
800 le 9
2 000 le 14, jour de l’évacuation.
La carrière est éclairée par 25 lampes à calcium de l'usine.
Une organisation se met en place avec M. Stévenin, ingénieur à la SNCF, dès le 7 juin par des cuisines, le 9, deux boulangeries elles fonctionneront nuit et jour sans interruption, une partie du ravitaillement est assuré par le Ravitaillement Général (RG) M. Martin, un puits est remis en service et pourvu d’une pompe, une infirmerie est créée dans un coin ainsi qu’un service de police et d’hygiène. M. Charles Aussant, représentant de commerce, est promu "ministre du ravitaillement". La vie s’organise, quand arrive l’ordre de départ ; le 13 juin en fin d’après-midi des bruits avant-coureurs parviennent, l’ordre est impératif. A l’aube du 14 juin, on distribue des vivres : beurre, viande, biscuits et sucre, des carrières Fouquet et des autres 12 000 réfugiés se mettent en route sur le chemin de l’exode par la petite route sinueuse de Bras (hameau d'Ifs).
Peu de temps après les Allemands installent dans la carrière un état-major.
Le 14 juillet dans l’après-midi un bombardement, dans la tirée, fait des morts et des blessés parmi des réfugiés en cours d’expulsion par les allemands.
M. Fouquet et sa famille se cachent jusqu’au 19 juillet à 11h00, date de la libération par les canadiens francophones du régiment de Maisonneuve.
Lorsque l’on vient de Caen les carrières Fouquet, les plus importantes, se trouvent sur la gauche également à quelques centaines de mètres au-delà des carrières Saingt. Il y a 2 accès : une tirée et un puits équipé d’une étroite échelle de fer coupée par des paliers.
C’est une fabrique de chaux.
L’histoire des carrières Fouquet comporte 2 périodes :
du 6 au 14 juin
du 29 juin à la fin de la bataille
M. Fouquet qui est chez lui et qui se trouve du jour au lendemain à la tête d’une population de 2 000 âmes en assume la direction, les carrières sont divisées en 13 secteurs ayant chacun à leur tête un responsable. Le PC avec M. Lebel est installé à l’entrée au bas de la tirée :
400 réfugiés le 8 juin
800 le 9
2 000 le 14, jour de l’évacuation.
La carrière est éclairée par 25 lampes à calcium de l'usine.
Une organisation se met en place avec M. Stévenin, ingénieur à la SNCF, dès le 7 juin par des cuisines, le 9, deux boulangeries elles fonctionneront nuit et jour sans interruption, une partie du ravitaillement est assuré par le Ravitaillement Général (RG) M. Martin, un puits est remis en service et pourvu d’une pompe, une infirmerie est créée dans un coin ainsi qu’un service de police et d’hygiène. M. Charles Aussant, représentant de commerce, est promu "ministre du ravitaillement". La vie s’organise, quand arrive l’ordre de départ ; le 13 juin en fin d’après-midi des bruits avant-coureurs parviennent, l’ordre est impératif. A l’aube du 14 juin, on distribue des vivres : beurre, viande, biscuits et sucre, des carrières Fouquet et des autres 12 000 réfugiés se mettent en route sur le chemin de l’exode par la petite route sinueuse de Bras (hameau d'Ifs).
Peu de temps après les Allemands installent dans la carrière un état-major.
Le 14 juillet dans l’après-midi un bombardement, dans la tirée, fait des morts et des blessés parmi des réfugiés en cours d’expulsion par les allemands.
M. Fouquet et sa famille se cachent jusqu’au 19 juillet à 11h00, date de la libération par les canadiens francophones du régiment de Maisonneuve.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières des Coteaux
Ce fut le 6 juin dans l’après-midi, une ruée vers les grottes des Coteaux (certains témoignages indiquent le nombre de 16), sur la droite de la route d’Harcourt et dominant la vallée de l’Orne, qui servaient pour la plupart de champignonnières.
Les portes de gré ou de force s’ouvrent, chacun s’y installe où il veut et comme il veut, aucune organisation n’y fonctionna jamais, aucun contrôle non plus.
Les seuls chiffres disponibles sont ceux du Centre d’Accueil de Fleury-sur-Orne : environ 12 000 portions à chaque repas avant l’évacuation du 14 juin (ce qui ne signifie pas 12 000 réfugiés dans les carrières, beaucoup de réfugiés ne faisaient que passer) puis 3 500 à 5 500 soit une population moyenne de 2 500 à 4 000 personnes compte tenu des resquillages.
Le 6 juin, les premiers réfugiés sont dirigés vers le centre de ravitaillement général dirigé par Mme Villez qui fonctionne à la Mairie-Ecole du village de Fleury-sur-Orne, responsable M. Marie, chef de bureau à la Préfecture, envoyé par le préfet pour y organiser l’accueil des réfugiés. Les vivres proviennent de réquisitions et des récupérations.
Le 13 juin, les ordres d’évacuation sont transmis aux réfugiés, plusieurs milliers s’en vont, pas tous, les partants sont aussitôt remplacés par les Caennais de la rive gauche qui ont reçu le même ordre et qui ne savent pas où aller ! Le 17 juin, le PC et les cuisines sont déménagés à la ferme Betton, il faut aller chercher l’eau avec un tonneau à la ferme Chaussain chemin long et dangereux souvent sous les bombes. Le pain est cuit à Fleury par les boulangers Laforge et Decroisre.
Les carrières fermèrent quand les Waffen-SS ordonnent l’évacuation les 15 et 17 juillet.
Ce fut le 6 juin dans l’après-midi, une ruée vers les grottes des Coteaux (certains témoignages indiquent le nombre de 16), sur la droite de la route d’Harcourt et dominant la vallée de l’Orne, qui servaient pour la plupart de champignonnières.
Les portes de gré ou de force s’ouvrent, chacun s’y installe où il veut et comme il veut, aucune organisation n’y fonctionna jamais, aucun contrôle non plus.
Les seuls chiffres disponibles sont ceux du Centre d’Accueil de Fleury-sur-Orne : environ 12 000 portions à chaque repas avant l’évacuation du 14 juin (ce qui ne signifie pas 12 000 réfugiés dans les carrières, beaucoup de réfugiés ne faisaient que passer) puis 3 500 à 5 500 soit une population moyenne de 2 500 à 4 000 personnes compte tenu des resquillages.
Le 6 juin, les premiers réfugiés sont dirigés vers le centre de ravitaillement général dirigé par Mme Villez qui fonctionne à la Mairie-Ecole du village de Fleury-sur-Orne, responsable M. Marie, chef de bureau à la Préfecture, envoyé par le préfet pour y organiser l’accueil des réfugiés. Les vivres proviennent de réquisitions et des récupérations.
Le 13 juin, les ordres d’évacuation sont transmis aux réfugiés, plusieurs milliers s’en vont, pas tous, les partants sont aussitôt remplacés par les Caennais de la rive gauche qui ont reçu le même ordre et qui ne savent pas où aller ! Le 17 juin, le PC et les cuisines sont déménagés à la ferme Betton, il faut aller chercher l’eau avec un tonneau à la ferme Chaussain chemin long et dangereux souvent sous les bombes. Le pain est cuit à Fleury par les boulangers Laforge et Decroisre.
Les carrières fermèrent quand les Waffen-SS ordonnent l’évacuation les 15 et 17 juillet.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
encore une fois super article et passionnant...
ces carrières existent toujours ?
ces carrières existent toujours ?
karl hans- rang 8 Lieutnant
- Messages : 112
Date d'inscription : 22/05/2016
Age : 35
Localisation : Lyons la Forêt
Re: Les carrières de Caen
Merci, oui elles existent toujours, celle des coteaux de Fleury est visitable et servait encore il y a quelques années pour les champignons. Et il y a aussi la Glacerie rue d'Authie qui a été classée et visitable elle aussi. Je vais donc continuer mon article sur celles-ci.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières Pochiet :
Les carrières Pochiet, ex Géo Roger (fabrique d’engrais) situées au-delà des docks Fouquet en bordure de la route d’Harcourt et à la hauteur du clocher de Fleury furent au moins aussi indépendantes que les carrières Saingt.
La discipline de fer à laquelle était soumis les hôtes de M. Pochiet (70 ans, officier de réserve) en imposa aux allemands eux-mêmes qui laissèrent à peu près tranquilles les troglodytes.
On accède aux carrières Pochiet par 2 puits, le plus grand est surmonté d’une grue utilisée pour l’extraction des pierres, il a 3 m de côté ; l’autre beaucoup plus étroit muni d’une échelle de fer était utilisé par les réfugiés.
Naturellement dès le 6 juin, bien qu’elles soient de toutes les plus éloignées de Caen, elles accueillent une centaine de réfugiés, elles en abriteront plus de 450 par la suite.
Les hôtes des carrières sont recensés, un service de main-d’œuvre est organisé, des responsables sont nommés, un conseil de sécurité et de discipline (avec Mrs Huré, directeur de l'usine à gaz, Chapron, Gauthier et Fabien) assiste M. Pochiet. Un voleur est condamné à l’expulsion. La carrière est divisée en deux îlots avec à leur tête: Mrs Marie et Archambault. Il y a plus, comprenant- et ils sont les seuls à l’avoir compris en temps opportun – que moins on parlera d’eux plus ils seront tranquilles, ils interdisent purement et simplement à leurs ressortissants de sortir de leurs trous. La carrière à deux issues, un planton se tient en permanence à l’entrée de chacune d’elles, pour monter sur le plateau ou gagner par des dédales obscurs les coteaux, il faut exhiber un laisser passer du PC, cette mesure est décidée le 14 juin au reçu de l’ordre d’évacuation qui reste lettre morte.
"Photo Damien Butaeye", dans le passage gardé vers les Coteaux est encore visible l'inscription: "ne pas laisser passer personne"
L'abattage du bétail abandonné ou blessé est effectué par M. Genaudeau. Un contrôle médical sévère avec Sœur Saint-Maurice de la Miséricorde complète cette organisation, une naissance est enregistrée le 15 juillet , l’infirmerie improvisée ; aucun mort, aucun blessé, bien que souvent bombardée la voûte de 20 m d’épaisseur résista. La messe est dite chaque dimanche par le curé de Fleury-sur-Orne , l'abbé Saussaye.
La libération fut sans histoire, les Canadiens apparurent dans l’après-midi du 19 juillet.
A la fin juillet, quand les réfugiés sont expulsés par les Britanniques, ils remettent au RG :450 kg de beurre, 550 kg de farine, 25 caisses de biscuits, 100 kg de haricots, 10 Kg de sel et 25 kg de café !
Les carrières Pochiet, ex Géo Roger (fabrique d’engrais) situées au-delà des docks Fouquet en bordure de la route d’Harcourt et à la hauteur du clocher de Fleury furent au moins aussi indépendantes que les carrières Saingt.
La discipline de fer à laquelle était soumis les hôtes de M. Pochiet (70 ans, officier de réserve) en imposa aux allemands eux-mêmes qui laissèrent à peu près tranquilles les troglodytes.
On accède aux carrières Pochiet par 2 puits, le plus grand est surmonté d’une grue utilisée pour l’extraction des pierres, il a 3 m de côté ; l’autre beaucoup plus étroit muni d’une échelle de fer était utilisé par les réfugiés.
Naturellement dès le 6 juin, bien qu’elles soient de toutes les plus éloignées de Caen, elles accueillent une centaine de réfugiés, elles en abriteront plus de 450 par la suite.
Les hôtes des carrières sont recensés, un service de main-d’œuvre est organisé, des responsables sont nommés, un conseil de sécurité et de discipline (avec Mrs Huré, directeur de l'usine à gaz, Chapron, Gauthier et Fabien) assiste M. Pochiet. Un voleur est condamné à l’expulsion. La carrière est divisée en deux îlots avec à leur tête: Mrs Marie et Archambault. Il y a plus, comprenant- et ils sont les seuls à l’avoir compris en temps opportun – que moins on parlera d’eux plus ils seront tranquilles, ils interdisent purement et simplement à leurs ressortissants de sortir de leurs trous. La carrière à deux issues, un planton se tient en permanence à l’entrée de chacune d’elles, pour monter sur le plateau ou gagner par des dédales obscurs les coteaux, il faut exhiber un laisser passer du PC, cette mesure est décidée le 14 juin au reçu de l’ordre d’évacuation qui reste lettre morte.
"Photo Damien Butaeye", dans le passage gardé vers les Coteaux est encore visible l'inscription: "ne pas laisser passer personne"
L'abattage du bétail abandonné ou blessé est effectué par M. Genaudeau. Un contrôle médical sévère avec Sœur Saint-Maurice de la Miséricorde complète cette organisation, une naissance est enregistrée le 15 juillet , l’infirmerie improvisée ; aucun mort, aucun blessé, bien que souvent bombardée la voûte de 20 m d’épaisseur résista. La messe est dite chaque dimanche par le curé de Fleury-sur-Orne , l'abbé Saussaye.
La libération fut sans histoire, les Canadiens apparurent dans l’après-midi du 19 juillet.
A la fin juillet, quand les réfugiés sont expulsés par les Britanniques, ils remettent au RG :450 kg de beurre, 550 kg de farine, 25 caisses de biscuits, 100 kg de haricots, 10 Kg de sel et 25 kg de café !
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières de la rive gauche
On peut citer, sans être exhaustif:
Localisation des carrières
-les carrières Saint-Julien:
Sur les hauteurs du Gaillon, entre la rue du Magasin-à-Poudre et la rue Bosnières, existe une faille dans le coteau calcaire qui permettait, autrefois, d'extraire latéralement la pierre, en creusant des galeries plus ou moins longues. Après la désaffectation des carrières, le terrain avoisinant, bâti de pavillons, donna naissance à un quartier nouveau connu sous le nom des Carrières Saint-Julien. Un certain nombre de ces pavillons étaient construits contre la falaise même, à l'entrée des galeries creusées dans le coteau et servant de caves. Celles-ci constituèrent des abris naturels excellents où se réfugièrent lés habitants du quartier des jours durant.
-celle du N°18 avec comme responsable, chef d'abri, M. Robert Carabie, le puits est rue Haldot. 116 réfugiés à la date du 10 juin;
-on peut citer également: l'abri Robineau, l'abri Primois, l'abri Laousse, l'abri Bonheur, l'abri Thomas, l'abri Proisy et l'abri Marie.
-les souterrains de Moulin-au-Roy sur les hauteurs de Saint-Gilles, dirigée par M. Roncin.
-les grottes de la ferme de Mr et Mme De Cooman, rue des Jardins non loin du Jardin des Plantes. Les trois abris de la ferme sont réservés aux vieillards et mères et enfants, tous les autres réfugiés dorment au pied des rochers, allongés sur de la paille. Le 29 juin, les réfugiés sont évacués de force par les Allemands qui réquisitionnent les abris.
-la carrière Kaskoreff à la Maladrerie aménagée en centre d’accueil par M. Boulvain directeur de la Société des Pépinières de Caen. Accès par deux puits de 22 et 18 mètres avec une échelle verticale, l'un des puits est équipé d'une nacelle avec un treuil manuel. A partir du 16 juin : 250 personnes avec 52 enfants, 500 personnes venaient régulièrement y passer la nuit. Le ravitaillement des enfants est assuré par M. Boyer et l'abbé Leneveu, celui des adultes par M. Pellan. Libération par les Canadiens le 9 juillet à 11H30.
On peut citer, sans être exhaustif:
Localisation des carrières
-les carrières Saint-Julien:
Sur les hauteurs du Gaillon, entre la rue du Magasin-à-Poudre et la rue Bosnières, existe une faille dans le coteau calcaire qui permettait, autrefois, d'extraire latéralement la pierre, en creusant des galeries plus ou moins longues. Après la désaffectation des carrières, le terrain avoisinant, bâti de pavillons, donna naissance à un quartier nouveau connu sous le nom des Carrières Saint-Julien. Un certain nombre de ces pavillons étaient construits contre la falaise même, à l'entrée des galeries creusées dans le coteau et servant de caves. Celles-ci constituèrent des abris naturels excellents où se réfugièrent lés habitants du quartier des jours durant.
-celle du N°18 avec comme responsable, chef d'abri, M. Robert Carabie, le puits est rue Haldot. 116 réfugiés à la date du 10 juin;
-on peut citer également: l'abri Robineau, l'abri Primois, l'abri Laousse, l'abri Bonheur, l'abri Thomas, l'abri Proisy et l'abri Marie.
-les souterrains de Moulin-au-Roy sur les hauteurs de Saint-Gilles, dirigée par M. Roncin.
-les grottes de la ferme de Mr et Mme De Cooman, rue des Jardins non loin du Jardin des Plantes. Les trois abris de la ferme sont réservés aux vieillards et mères et enfants, tous les autres réfugiés dorment au pied des rochers, allongés sur de la paille. Le 29 juin, les réfugiés sont évacués de force par les Allemands qui réquisitionnent les abris.
-la carrière Kaskoreff à la Maladrerie aménagée en centre d’accueil par M. Boulvain directeur de la Société des Pépinières de Caen. Accès par deux puits de 22 et 18 mètres avec une échelle verticale, l'un des puits est équipé d'une nacelle avec un treuil manuel. A partir du 16 juin : 250 personnes avec 52 enfants, 500 personnes venaient régulièrement y passer la nuit. Le ravitaillement des enfants est assuré par M. Boyer et l'abbé Leneveu, celui des adultes par M. Pellan. Libération par les Canadiens le 9 juillet à 11H30.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
-la carrière de la Maladrerie, en fait sur la commune de Venoix, située à l'angle des rues Général Moulin et Marechal Galliéni, environ 50 personnes, puits d'accès de 27 m équipé d'une échelle et d'un treuil.
-la Glacière au carrefour de la rue d'Authie et de la rue de Jersey, 50 personnes environ, libération par les Canadiens le 9 juillet. Le 15 juillet deux photographes anglais les sergents Jim Mapham et Bert Hardy y effectuent un reportage qui sera publié par le journal Illustrated le 5 août sous le titre: "La cave à bière de Caen vivra dans l'histoire".
La glacière de nos jours visitable sur rendez vous.
-la Glacière au carrefour de la rue d'Authie et de la rue de Jersey, 50 personnes environ, libération par les Canadiens le 9 juillet. Le 15 juillet deux photographes anglais les sergents Jim Mapham et Bert Hardy y effectuent un reportage qui sera publié par le journal Illustrated le 5 août sous le titre: "La cave à bière de Caen vivra dans l'histoire".
La glacière de nos jours visitable sur rendez vous.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
Les carrières de Carpiquet :
En noir la ligne de chemin de fer.
La bataille de Carpiquet est lancée le 4 juillet, les bombardements préliminaires sont très violents, les habitants sont persuadés que le village est détruit Ils peuvent entendre les combats au loin.
Vers 20h00, c'est le drame. Un avion de la RAF passe au dessus des carrières, le pilote lâche deux bombes et tire avec ses canons de 20 mm, pensant que ce sont des Allemands qui sont regroupés à l'abri.
Jean Daigremont assiste aux massacres. « Par malheur, deux bombes tombent sur notre refuge. Une seule éclate en pénétrant dans un trou destiné à l'aération des souterrains. Le cheval et la charrette, qui nous servent à transporter l'eau et la nourriture, se trouvent juste en dessous. L'animal prend peur, hennit et rue en renversant son propriétaire. C'est l'horreur, la panique de tous les côtés, le bruit infernal des mitrailleuses allemandes qui continuent de tirer près de la carrière. La déflagration me projette à une quinzaine de mètres. Je suis séparé de mes frères. L'instant d'avant, ils étaient assis autour d'une table et jouaient aux cartes avec des amis. Un nuage de fumée se forme. Je ne vois plus rien, je cours tant bien que mal, je trébuche par moment. Soudain, ma main saisit quelque chose de mou, de chaud. Je sursaute, je lâche ma prise et m'essuie les yeux. J'aperçois la sortie. Je me hisse à l'extérieur. Déjà les secours s'organisent pour aider les blessés. Un prisonnier français qui se trouve là, part chercher les ambulanciers à Caen, en se faufilant à travers champs Je réussis à retrouver les miens. Ma mère pousse un hurlement en voyant mon visage en sang. Ce n'est rien, je ne suis pas blessé. Ce sang, dont je suis maculé, provient de la " chose" que j'ai saisie en cherchant une issue et dont je n'ose imaginer l'origine ... ".
Le jeune Pierre Marie, de 13 ans, n'a pas cette chance: « Nous rentrons, plusieurs amis et moi, dans la carrière. Nous posons nos vélos, j'aperçois l'avion, les flammes de l'explosion et terminé. C'est la panique. Des sacs de ciment étaient entreposés à l'entrée de la carrière et maintenant, il y a de la poussière partout. Je suis touché par un éclat ou une balle qui m'a traversé, de part en part, les cuisses. Je ne sens rien, ma cuisse droite est pleine de sang. Mon père me porte dans ses bras. Il y a dix-neuf morts et vingt-quatre blessés, je fais partie de la seconde catégorie mais il s'en est fallu de peu. En effet, ma mère s'aperçoit que ma poche de blouse est déchirée au niveau du cœur. Mon jeu de cartes, que j'avais glissé, peu de temps avant, dans celle-ci, m'a sauvé la vie. Il a dévié un éclat d'obus qui se dirigeait droit sur ma poitrine ". Orbia (fille de Maurice Vandepopulière) et Marie-Thérèse plus connue sous le nom de" Maria" (femme de Sylvain Vandepopulière) sont quant à elle, tuées sur le coup. Les secours n'arrivent pas et les blessés continuent de souffrir du manque de soin et de la chaleur. La nuit est longue et, très vite, les blessures s'infectent. Pierre Marie a la gangrène. Il n'est pas le seul jeune à être très gravement, blessé. Roger Lelong a neuf ans, il a lui aussi, une jambe très grièvement touchée.
Tous les réfugiés entendent la contre-attaque menée par les Waffen-SS de la « LAH » à proximité des carrières.
Les ambulances n'arrivent que le 5 juillet à 17h00, presque 24 heures après le drame. Les routes sont encombrées, les Allemands refusent que les secours franchissent leurs lignes et les avions alliés mitraillent tout ce qui circule sur les routes. Les blessés de la carrière arrivent à Caen, au Bon Sauveur. Pierre Marie et Roger Lelong sont, chacun, amputés d'une jambe. Ils sont ensuite envoyés sur Bayeux, cette ville libérée sans encombre le 7 juin est un immense hôpital. Pierre Marie se souvient du cahot continuel qui lance ses blessures, dans les ambulances lors de son rapatriement.
Jean Daigremont se rappelle: « Dans les carrières, l'ambiance est pesante. Les familles qui sont sans nouvelles de leurs proches, attendent. Tandis que les familles, qui ont perdu un proche, ont la douloureuse tâche de les enterrer. Au-dessus des carrières, nous tendons, en toute hâte, des toiles avec une croix rouge pour signaler notre présence aux avions ". Les combats font rage dans le secteur, personne ne sait qui des Canadiens ou des Allemands l'emporte.
Monsieur Hardy se rend au carrefour de la ferme Morin (actuelle mairie), il signale aux Canadiens : « Il y a cinq cents civils dans les carrières ». Ca n'est donc que le 7 juillet que les Canadiens apprennent l'existence des réfugiés de la carrière. Ils vont les chercher et les accompagnent jusqu'au carrefour. Il leur est impossible de croire que cinq cents personnes ont survécu dans ces conditions. Les réfugiés arrivent, sales et crasseux, au carrefour. Les Canadiens leur donnent des vivres, des boîtes de conserve. Les habitants retrouvent leur village en ruine. Certains ne reconnaissent plus le tas de pierres qui se trouve sur l'ancien emplacement de leur maison. Même s'ils ont payé le prix fort, ils sont soulagés d'être enfin libérés.
L'année dernière en juillet 2016, ont été inaugurées les carrières du souvenir, en hommage aux 17 victimes du bombardement de la RAF.
En noir la ligne de chemin de fer.
La bataille de Carpiquet est lancée le 4 juillet, les bombardements préliminaires sont très violents, les habitants sont persuadés que le village est détruit Ils peuvent entendre les combats au loin.
Vers 20h00, c'est le drame. Un avion de la RAF passe au dessus des carrières, le pilote lâche deux bombes et tire avec ses canons de 20 mm, pensant que ce sont des Allemands qui sont regroupés à l'abri.
Jean Daigremont assiste aux massacres. « Par malheur, deux bombes tombent sur notre refuge. Une seule éclate en pénétrant dans un trou destiné à l'aération des souterrains. Le cheval et la charrette, qui nous servent à transporter l'eau et la nourriture, se trouvent juste en dessous. L'animal prend peur, hennit et rue en renversant son propriétaire. C'est l'horreur, la panique de tous les côtés, le bruit infernal des mitrailleuses allemandes qui continuent de tirer près de la carrière. La déflagration me projette à une quinzaine de mètres. Je suis séparé de mes frères. L'instant d'avant, ils étaient assis autour d'une table et jouaient aux cartes avec des amis. Un nuage de fumée se forme. Je ne vois plus rien, je cours tant bien que mal, je trébuche par moment. Soudain, ma main saisit quelque chose de mou, de chaud. Je sursaute, je lâche ma prise et m'essuie les yeux. J'aperçois la sortie. Je me hisse à l'extérieur. Déjà les secours s'organisent pour aider les blessés. Un prisonnier français qui se trouve là, part chercher les ambulanciers à Caen, en se faufilant à travers champs Je réussis à retrouver les miens. Ma mère pousse un hurlement en voyant mon visage en sang. Ce n'est rien, je ne suis pas blessé. Ce sang, dont je suis maculé, provient de la " chose" que j'ai saisie en cherchant une issue et dont je n'ose imaginer l'origine ... ".
Le jeune Pierre Marie, de 13 ans, n'a pas cette chance: « Nous rentrons, plusieurs amis et moi, dans la carrière. Nous posons nos vélos, j'aperçois l'avion, les flammes de l'explosion et terminé. C'est la panique. Des sacs de ciment étaient entreposés à l'entrée de la carrière et maintenant, il y a de la poussière partout. Je suis touché par un éclat ou une balle qui m'a traversé, de part en part, les cuisses. Je ne sens rien, ma cuisse droite est pleine de sang. Mon père me porte dans ses bras. Il y a dix-neuf morts et vingt-quatre blessés, je fais partie de la seconde catégorie mais il s'en est fallu de peu. En effet, ma mère s'aperçoit que ma poche de blouse est déchirée au niveau du cœur. Mon jeu de cartes, que j'avais glissé, peu de temps avant, dans celle-ci, m'a sauvé la vie. Il a dévié un éclat d'obus qui se dirigeait droit sur ma poitrine ". Orbia (fille de Maurice Vandepopulière) et Marie-Thérèse plus connue sous le nom de" Maria" (femme de Sylvain Vandepopulière) sont quant à elle, tuées sur le coup. Les secours n'arrivent pas et les blessés continuent de souffrir du manque de soin et de la chaleur. La nuit est longue et, très vite, les blessures s'infectent. Pierre Marie a la gangrène. Il n'est pas le seul jeune à être très gravement, blessé. Roger Lelong a neuf ans, il a lui aussi, une jambe très grièvement touchée.
Tous les réfugiés entendent la contre-attaque menée par les Waffen-SS de la « LAH » à proximité des carrières.
Les ambulances n'arrivent que le 5 juillet à 17h00, presque 24 heures après le drame. Les routes sont encombrées, les Allemands refusent que les secours franchissent leurs lignes et les avions alliés mitraillent tout ce qui circule sur les routes. Les blessés de la carrière arrivent à Caen, au Bon Sauveur. Pierre Marie et Roger Lelong sont, chacun, amputés d'une jambe. Ils sont ensuite envoyés sur Bayeux, cette ville libérée sans encombre le 7 juin est un immense hôpital. Pierre Marie se souvient du cahot continuel qui lance ses blessures, dans les ambulances lors de son rapatriement.
Jean Daigremont se rappelle: « Dans les carrières, l'ambiance est pesante. Les familles qui sont sans nouvelles de leurs proches, attendent. Tandis que les familles, qui ont perdu un proche, ont la douloureuse tâche de les enterrer. Au-dessus des carrières, nous tendons, en toute hâte, des toiles avec une croix rouge pour signaler notre présence aux avions ". Les combats font rage dans le secteur, personne ne sait qui des Canadiens ou des Allemands l'emporte.
Monsieur Hardy se rend au carrefour de la ferme Morin (actuelle mairie), il signale aux Canadiens : « Il y a cinq cents civils dans les carrières ». Ca n'est donc que le 7 juillet que les Canadiens apprennent l'existence des réfugiés de la carrière. Ils vont les chercher et les accompagnent jusqu'au carrefour. Il leur est impossible de croire que cinq cents personnes ont survécu dans ces conditions. Les réfugiés arrivent, sales et crasseux, au carrefour. Les Canadiens leur donnent des vivres, des boîtes de conserve. Les habitants retrouvent leur village en ruine. Certains ne reconnaissent plus le tas de pierres qui se trouve sur l'ancien emplacement de leur maison. Même s'ils ont payé le prix fort, ils sont soulagés d'être enfin libérés.
L'année dernière en juillet 2016, ont été inaugurées les carrières du souvenir, en hommage aux 17 victimes du bombardement de la RAF.
Invité- Invité
Re: Les carrières de Caen
La encore un superbe article... les civils caennais n'ont pas eu la vie facile...
Hick22- rang 10 Stabsfeldwebel
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