les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
Page 1 sur 1 • Partagez
les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
En date du 6 juin on peut en compter six dans Caen même, qui furent codés par les alliés pour être bombardés.
- les 2 ponts jumelés du chemin de fer appelés double pont de la Mutualité ou pont du Tortillard codé C4 qui relie la place de La Mutualité et le quai Hamelin (la gare SNCF).
- celui de la Gare ou des abattoirs, codé C3 qui relie la rue de la Marine et la rue de la Gare.
- celui de Vaucelles, ou pont de pierres codé C2 qui relie la place du 36è R.I. et la rue de Vaucelles.
- la passerelle à l'entrée du Grand-Cours ou passerelle de l'Arquette, codée C1 qui relie le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob.
- et le viaduc de la ligne Paris-Cherbourg à l'autre bout de la Prairie près de l'école de natation Maës"
ci dessous, localisation des ponts sur une vue aérienne prise par la RAF le 6 juin 1944.
- les 2 ponts jumelés du chemin de fer appelés double pont de la Mutualité ou pont du Tortillard codé C4 qui relie la place de La Mutualité et le quai Hamelin (la gare SNCF).
- celui de la Gare ou des abattoirs, codé C3 qui relie la rue de la Marine et la rue de la Gare.
- celui de Vaucelles, ou pont de pierres codé C2 qui relie la place du 36è R.I. et la rue de Vaucelles.
- la passerelle à l'entrée du Grand-Cours ou passerelle de l'Arquette, codée C1 qui relie le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob.
- et le viaduc de la ligne Paris-Cherbourg à l'autre bout de la Prairie près de l'école de natation Maës"
ci dessous, localisation des ponts sur une vue aérienne prise par la RAF le 6 juin 1944.
Dernière édition par La Jeanne le Mer 8 Fév 2017 - 14:22, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
Les bombardements commencent dès le 6 juin de 07h20 à 07h30 par des Boeing B-17 Flying Fortress.
Dans la nuit du 6 au 7 juin, les quais de l'Orne s'affaissent dans la rivière. Le pont de Vaucelles est pratiquement coupé et impraticable pour les transports.
Le pont métallique de la Gare résiste mieux, mais ne peut davantage être utilisé par les voitures, les piles de maçonneries étant disloquées et le tablier percé de nombreux trous.(C'est sous ce pont que passe la tuyauterie qui alimente en eau la rive gauche de Caen).
Dans la nuit de 12 au 13 juin, "C4", le pont de la Mutualité, est atteint, mais la circulation continue.
Les Allemands ne tentèrent pas de réparer le pont de Vaucelles ni celui de la Gare, ils utilisèrent essentiellement la passerelle, qu'ils camouflèrent avec des branchages car elle était trop visible du ciel.
Elle permit le passage d'automobiles, chenillettes et camion de deux tonnes.
Mais la passerelle ne rendit pas service qu'aux Allemands. Elle permit, pendant tout le mois de juin et les premiers jours de juillet, aux civils, de passer de l'une à l'autre rive, à pied... et en voiture... Camions de ravitaillement amenant des vivres à Caen, voitures sanitaires, l'empruntèrent bien souvent, ainsi que les Caennais qui gagnaient la campagne et les Vaucellais qui venaient aux nouvelles.
Le mercredi 5 juillet 1944, vers 9 h 30 du matin, sept ou huit bombardiers la prennent pour objectif. Un grand nombre de bombes explosent, mais quand les fumées se sont dissipées, on constate que la passerelle tient toujours environnée d'énormes entonnoirs, un, entre autres, à l'entrée de la rue du Puits-de-Jacob, où un arbre magnifique a été déraciné.
Les aviateurs alliés doivent « pester » contre ce petit pont de rien du tout qui apparaît dans leur viseur comme une ligne bien ténue."
Le 6 juillet 09H30 descendant le cours de l’Orne, à 400 m d’altitude, 40 North American B-25 Mitchell et Douglas A-20 Havoc, surviennent trappes ouvertes, au dessus du fragile ouvrage d’art, qui enjambe la rivière. En quatre vagues, 80 tonnes de bombes explosent autour de la cible dans l’eau et finalement sur la passerelle qui « rend l’âme ».
Dans la nuit du 6 au 7 juin, les quais de l'Orne s'affaissent dans la rivière. Le pont de Vaucelles est pratiquement coupé et impraticable pour les transports.
Le pont métallique de la Gare résiste mieux, mais ne peut davantage être utilisé par les voitures, les piles de maçonneries étant disloquées et le tablier percé de nombreux trous.(C'est sous ce pont que passe la tuyauterie qui alimente en eau la rive gauche de Caen).
Dans la nuit de 12 au 13 juin, "C4", le pont de la Mutualité, est atteint, mais la circulation continue.
Les Allemands ne tentèrent pas de réparer le pont de Vaucelles ni celui de la Gare, ils utilisèrent essentiellement la passerelle, qu'ils camouflèrent avec des branchages car elle était trop visible du ciel.
Elle permit le passage d'automobiles, chenillettes et camion de deux tonnes.
Mais la passerelle ne rendit pas service qu'aux Allemands. Elle permit, pendant tout le mois de juin et les premiers jours de juillet, aux civils, de passer de l'une à l'autre rive, à pied... et en voiture... Camions de ravitaillement amenant des vivres à Caen, voitures sanitaires, l'empruntèrent bien souvent, ainsi que les Caennais qui gagnaient la campagne et les Vaucellais qui venaient aux nouvelles.
Le mercredi 5 juillet 1944, vers 9 h 30 du matin, sept ou huit bombardiers la prennent pour objectif. Un grand nombre de bombes explosent, mais quand les fumées se sont dissipées, on constate que la passerelle tient toujours environnée d'énormes entonnoirs, un, entre autres, à l'entrée de la rue du Puits-de-Jacob, où un arbre magnifique a été déraciné.
Les aviateurs alliés doivent « pester » contre ce petit pont de rien du tout qui apparaît dans leur viseur comme une ligne bien ténue."
Le 6 juillet 09H30 descendant le cours de l’Orne, à 400 m d’altitude, 40 North American B-25 Mitchell et Douglas A-20 Havoc, surviennent trappes ouvertes, au dessus du fragile ouvrage d’art, qui enjambe la rivière. En quatre vagues, 80 tonnes de bombes explosent autour de la cible dans l’eau et finalement sur la passerelle qui « rend l’âme ».
Invité- Invité
Re: les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
A partir du 19 juillet 1944, la réalisation des ponts Bailey vu par Joseph Poirier, directeur urbain de la defense passive :
" Déjà le génie anglais amène les ponts. En ma candeur naïve, je m'étais demandé bien des fois quels travaux gigantesques il faudrait entreprendre pour reconstruire les cinq ponts détruits..., combien de temps faudrait-il pour être relié à Vaucelles ?... Que ce fut simple. En une seule après-midi, 12 ponts étaient posés et la circulation rétablie. Bien mieux, chaque pont était baptisé. Le meilleur était « Winston Churchill ». En quelques heures et par milliers les camions, les auto blindées, les chars, les gros tanks passaient l'Orne. Le problème était résolu."
" Déjà le génie anglais amène les ponts. En ma candeur naïve, je m'étais demandé bien des fois quels travaux gigantesques il faudrait entreprendre pour reconstruire les cinq ponts détruits..., combien de temps faudrait-il pour être relié à Vaucelles ?... Que ce fut simple. En une seule après-midi, 12 ponts étaient posés et la circulation rétablie. Bien mieux, chaque pont était baptisé. Le meilleur était « Winston Churchill ». En quelques heures et par milliers les camions, les auto blindées, les chars, les gros tanks passaient l'Orne. Le problème était résolu."
Invité- Invité
Le pont de l'écluse du Bassin Saint Pierre
L'écluse permettait au bateau du Havre (de Caen pour les Havrais) de passer dans le sens Bassin Saint Pierre / Orne pour rejoindre son point d'attache qui se situait le long du Quai de Juillet entre les Docks Fouquet et le "pont double" de la Mutualité et de repasser cette écluse pour rejoindre le canal en traversant le Bassin Saint Pierre et passer le pont de la Fonderie. Cela était aussi le cas pour les caboteurs chargeant le bétail et les matériaux (pierres de Caen essentiellement aux Docks Fouquet et en face Quai Hamelin aux Ets Laffetay-Harang, annexe des Docks Fouquet, par exemple).
En 1944, il n'y avait plus qu'une seule porte celle du Bassin Saint Pierre qui servait à faire des vidanges en cas de besoin. On pouvait passer sur cette porte mais ce n'était pas un pont rue. Voici deux photos de 1931-33 où l'on distingue le parapet métallique de ce pont qui devait être coulissant.
L'écluse le 13 juin 1944.
Automne 1944.
Le 27 août 1946, on distingue 4 portes battantes dans le sas, deux ponts de passage, les aménagements d’accès côté quai Vendeuvre sont bien visibles.
1947
De nos jours.
En 1944, il n'y avait plus qu'une seule porte celle du Bassin Saint Pierre qui servait à faire des vidanges en cas de besoin. On pouvait passer sur cette porte mais ce n'était pas un pont rue. Voici deux photos de 1931-33 où l'on distingue le parapet métallique de ce pont qui devait être coulissant.
L'écluse le 13 juin 1944.
Automne 1944.
Le 27 août 1946, on distingue 4 portes battantes dans le sas, deux ponts de passage, les aménagements d’accès côté quai Vendeuvre sont bien visibles.
1947
De nos jours.
Invité- Invité
Le pont de la Fonderie
Le pont de la Fonderie entre le canal et le Bassin Saint Pierre relie le quai de la Londe/Avenue de Tourville au quai Caffarelli/Avenue Pierre Berthelot. C'est un pont tournant métallique, construit vers 1932.
Les Allemands n'eurent pas besoin de saboter ce pont, puisque celui ci avait été rendu inutilisable par un bombardement qui l'avait soulevé et déplacé. Ci dessous ont peut voir l'impact de la bombe.
Le pont de la Fonderie est démonté et remplacé, par les Britanniques des Royal Engineers RE (certainement le 30 août 1944), par un pont Bailey coulissant : le Shields bridge, où sera installé en mai 1945 le contrôle d'accès au port.
A droite le Shields Bridge.
Les Allemands n'eurent pas besoin de saboter ce pont, puisque celui ci avait été rendu inutilisable par un bombardement qui l'avait soulevé et déplacé. Ci dessous ont peut voir l'impact de la bombe.
Le pont de la Fonderie est démonté et remplacé, par les Britanniques des Royal Engineers RE (certainement le 30 août 1944), par un pont Bailey coulissant : le Shields bridge, où sera installé en mai 1945 le contrôle d'accès au port.
A droite le Shields Bridge.
Invité- Invité
Le Matterstock Brücke ou pont du Bac sur l'Orne à Colombelles
Ce pont en bois avec un tablier de 3 m de large supporté par des poutres bois clouées sur des palées en rivière a été construit par les Allemands en 42-43, ils l'appelaient le "Matterstock Brücke" du nom du Generalleutnant Otto Matterstock le commandant de la 716. Infanterie Division qui arrive à Caen en avril 1942. Pour les civils français il s'agit du pont du Bac (il y avait avant un bac sur l'Orne à cet endroit).
Le 6 juin 1944, les Panzer IV H de la 21. Pz-Div, traversèrent celui-ci pour partir direction Lebisey et Douvres.
Ils vont se heurter à Périers, Biéville et au Le Landel, aux canons antichars 17-pdr du 7th Field Rgt (SP) RA, 3rd Inf. Div. et aux Sherman DD du The Staffordshire Yeomanry, 27th Armoured Brigade .
L'après-midi du 6 juin 1944, l'abbé Leroy, curé de Colombelles, vint prévenir les riverains du pont qu'ils seraient bombardés dans la soirée et leur conseilla de se mettre à l'abri. Les bombes qui explosaient, dans l'Orne, projetaient d'énormes paquets de vase qui se répandaient sur les maisons situées de part et d'autre de la Venelle de la Passerelle.
Le pont fut en partie détruit, mais resta utilisable. Sur cette photo aérienne de la RAF prise le 22 juin 1944, encerclé en noir le Matterstock Brücke.
Le 6 juin 1944, les Panzer IV H de la 21. Pz-Div, traversèrent celui-ci pour partir direction Lebisey et Douvres.
Ils vont se heurter à Périers, Biéville et au Le Landel, aux canons antichars 17-pdr du 7th Field Rgt (SP) RA, 3rd Inf. Div. et aux Sherman DD du The Staffordshire Yeomanry, 27th Armoured Brigade .
L'après-midi du 6 juin 1944, l'abbé Leroy, curé de Colombelles, vint prévenir les riverains du pont qu'ils seraient bombardés dans la soirée et leur conseilla de se mettre à l'abri. Les bombes qui explosaient, dans l'Orne, projetaient d'énormes paquets de vase qui se répandaient sur les maisons situées de part et d'autre de la Venelle de la Passerelle.
Le pont fut en partie détruit, mais resta utilisable. Sur cette photo aérienne de la RAF prise le 22 juin 1944, encerclé en noir le Matterstock Brücke.
Invité- Invité
Le pont sur le canal à Blainville
le pont tournant de Blainville.
On peut penser que le pont a été miné, mais les charges ne l'ont pas détruit mais seulement affaibli; les Sappers déminent et observent les dégats sur la pile et amènent des caissons de renfort qui seront posés sur le socle de la pile pour soutenir le pont bloqué en position circulation routière.
Invité- Invité
Re: les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
Bravo La Jeanne voici encore un reportage richement détaillé qui restitue l’action au coeur de nos communes !
c’est impressionnant de repositionner tous ces ponts sur une carte d’aujourd’hui ! merci.
petite question : le pont de chemin de fer a t’il été reconstruit ou est ce toujours une base de Bailey ?
c’est impressionnant de repositionner tous ces ponts sur une carte d’aujourd’hui ! merci.
petite question : le pont de chemin de fer a t’il été reconstruit ou est ce toujours une base de Bailey ?
Oliver STONE- rang 14 Major
- Messages : 612
Date d'inscription : 20/05/2016
Localisation : paris
Re: les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
La passerelle à été reconstruite par les ponts et chaussées par la suite mais je ne connais pas la date.
Invité- Invité
Re: les ponts de Caen sur l'Orne à la date du 6 juin 1944
je sais qu’il en existe un exemplaire toujours en fonctionnement dans la Manche mais impossible de me souvenir ou ! pourtant je dirais entre coutance et Avranche ! Il est visible de la route !
Oliver STONE- rang 14 Major
- Messages : 612
Date d'inscription : 20/05/2016
Localisation : paris
Sujets similaires
» 6 juin 1944 D-Day (Arromanche, Calvados)
» Le débarquement à Caen
» Les carrières de Caen
» Noel pendant la seconde guerre mondiale
» L'occupation
» Le débarquement à Caen
» Les carrières de Caen
» Noel pendant la seconde guerre mondiale
» L'occupation
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum