2 - Souvenirs de Edmond Scelles (16 ans en 1944), habitant de St-Laurent, au Prieuré
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2 - Souvenirs de Edmond Scelles (16 ans en 1944), habitant de St-Laurent, au Prieuré
"Les Allemands restaient là 3 à 5 mois. Il y avait permutation. Ceux qui étaient là, étaient quelquefois déjà venus. Souvent, c’était des soldats qui revenaient du front, soit de Russie, soit d’un peu partout. Ils venaient se reposer.
"Ici, on a eu de la chance, car on n'avait pas de S.S. C’était encore l’armée régulière. S’il y avait eu des S.S., ils auraient mis le feu à tout.
"Quand des jeunes sont venus pour poser les mines, fin 43, début 44, ceux-là, on pouvait rien leur dire. Ceux là, ils avaient le droit à tout.
"Tandis qu’avec les Allemands habituels, s’il y avait quelque chose qui n’allait pas, on allait à la Kommandantur. Il y avait toujours des démêlés, mais ça s’arrangeait, plus ou moins.
"Moi, j’ai vu un jour, au début 44, au mois de janvier ou février, un rassemblement dans la cour de chez nous. J’ai vu un allemand qui pleurait, et j’ai demandé à un autre allemand " qu'est ce qu’il a le camarade ?". Il m’a dit " grosse malheur, la Russie ". Dans le bataillon, ils en prenaient 2 ou 3, choisis comme ça pour pouvoir envoyer des renforts en Russie.
"A Saint-Laurent, comme à Vierville, les Allemands réquisitionnaient, ils allaient chercher le Maire, et ils disaient " demain, nous voulons deux hommes, ou trois hommes ", et vous étiez forcés d’y aller. Ils vous payaient. Mais vous ne travaillez pas loin de votre commune, vous travaillez dans votre secteur.
"En 1944, j’ai été garder la ligne de chemin de fer, on n'a pas été embêté par les Allemands. Il y avait un petit poste, une petite cabane sur la voie ferrée. On avait apporté les musettes, il y avait des paysans qui avaient apporté du café. On était six, il y en avait qui jouaient aux cartes, on était quatre dans la cabane et deux sur la voie ferrée. C’était pour signaler s’il y avait un rail de déboulonné. Il y avait des saboteurs. Il y avait aussi la milice de Pétain qui est passé, eux ils nous ont foutu dehors, ils nous ont engueulés, il faut voir comment. Un seul pour garder les musettes dans le petit poste, tout le monde sur la voie. Les Allemands eux, étaient passés peut-être deux heures avant, ils nous avaient contrôlés, puis ils ont continué sans rien dire.
"Il y avait à Saint-Laurent, un docteur militaire Allemand qui avait une petite voiture de 1938, qui avait été réquisitionnée aux français, une deux places, toute petite. Il l’avait au débarquement, il est parti sur Trévières. Il avait du boulot ce jour là.
"Rommel, il est venu début 44. Il a trouvé qu’ici c’était pas assez fortifié. C’est là, qu’ils ont commencé à faire des blockhaus, et des grands travaux.
"Comme il y avait le couvre-feu, on n’avait pas le droit d’aller à la plage, c’était fermé. La limite s’arrêtait à la Poste de Saint-Laurent. Là on avait le droit d’aller, on ne descendait pas plus bas. La Poste était autorisée, car on y mettait notre courrier, mais on n’allait pas plus bas, c’était interdit et c’était gardé. Il y avait des grands murs qui étaient infranchissable. Ils avaient fait des murs en travers de la route, en bas. A cette époque, il y avait un très bel hôtel qui s’appelait l’hôtel Lebassacq. Tout cela avait été démoli, mais ils avaient des murs près de l’hôtel, à l’endroit de la villa Perrin. Il y avait des grands murs en béton, il y avait des barrières de la ligne Maginot, qu’ils avaient ramenés de Belgique.
"La plage était barricadée, il y avait les obstacles antichars, un peu plus bas. On ne pouvait pas passer.
"A la descente de Vierville, il y avait les même murs. A Saint-Laurent, il y avait les mêmes murs à la hauteur de chez Monsieur Botin, l’ancien Maire de Saint-Laurent, à la limite de Vierville et de Saint-Laurent, là où il y avait la gare de Saint-Laurent, (50 mètres après vous êtes sur la commune de Vierville), et bien là, il y avait un mur de chaque côté, avec des barrières qu’ils fermaient le soir, pour barrer la route. Il fallait un laissez-passer. Les Allemands avaient tellement peur des sabotages.
"En bas à Saint-Laurent, il y avait deux blockhaus en construction, il y avait une plate forme recouverte. ils n’étaient pas terminés ceux là. A coté, en haut de la pente, il y avait un blockhaus orienté vers l'intérieur, il y en avait un autre au dessus de la villa des Moulins, mais qui était de l’autre coté, par le petit sentier qui rejoint Vierville, la petite route qui monte derrière. Elle était carrossable avec un cheval et une voiture. Là, il y avait un blockhaus. C’est là que la villa des Moulins se trouvait, à coté.
" Vierville c’était joli avant la guerre, enfin tout cela a été détruit. Les Allemands ont réquisitionné des Français pour détruire les maisons. Il y a une seule maison qui est restée à Saint-Laurent, au milieu de Saint-Laurent, à coté de la plage. Après le débarquement, c’est les Américains qui l’on fait sauter, elle était toute seule.
"Le 4 juin, c’était le dimanche, c'était la 1ère communion des enfants, et nous étions invités chez des amis. Les avions américains ou les Anglais, alors que nous étions dans l’église, sont venus l’après-midi. Ils sont allés bombarder le sémaphore d’Englesqueville. Nous devions faire la procession au cimetière, mais on est pas sorti de l’église. Le 5 juin, les Allemands avaient déjà eu une alerte.
"Il y avait chaque année de grandes manœuvres, qui devaient se produire à ce moment là. C’était des armées qui se regroupaient.
"Mais par contre à 05h00, le 6 juin, la canonnade a commencé. Mais, on ne savait pas que s’était le débarquement. Comme il y avait eu un coup de main en 42, on s’est dit que c’était peut-être un coup de main qu’ils faisaient en bas. On ne savait pas. ça canardait en bas de la falaise, tout le long.
"Là, on s’est levé car çà canardait tellement fort. Mes parents voulaient voir.
"Ici, on a eu de la chance, car on n'avait pas de S.S. C’était encore l’armée régulière. S’il y avait eu des S.S., ils auraient mis le feu à tout.
"Quand des jeunes sont venus pour poser les mines, fin 43, début 44, ceux-là, on pouvait rien leur dire. Ceux là, ils avaient le droit à tout.
"Tandis qu’avec les Allemands habituels, s’il y avait quelque chose qui n’allait pas, on allait à la Kommandantur. Il y avait toujours des démêlés, mais ça s’arrangeait, plus ou moins.
"Moi, j’ai vu un jour, au début 44, au mois de janvier ou février, un rassemblement dans la cour de chez nous. J’ai vu un allemand qui pleurait, et j’ai demandé à un autre allemand " qu'est ce qu’il a le camarade ?". Il m’a dit " grosse malheur, la Russie ". Dans le bataillon, ils en prenaient 2 ou 3, choisis comme ça pour pouvoir envoyer des renforts en Russie.
"A Saint-Laurent, comme à Vierville, les Allemands réquisitionnaient, ils allaient chercher le Maire, et ils disaient " demain, nous voulons deux hommes, ou trois hommes ", et vous étiez forcés d’y aller. Ils vous payaient. Mais vous ne travaillez pas loin de votre commune, vous travaillez dans votre secteur.
"En 1944, j’ai été garder la ligne de chemin de fer, on n'a pas été embêté par les Allemands. Il y avait un petit poste, une petite cabane sur la voie ferrée. On avait apporté les musettes, il y avait des paysans qui avaient apporté du café. On était six, il y en avait qui jouaient aux cartes, on était quatre dans la cabane et deux sur la voie ferrée. C’était pour signaler s’il y avait un rail de déboulonné. Il y avait des saboteurs. Il y avait aussi la milice de Pétain qui est passé, eux ils nous ont foutu dehors, ils nous ont engueulés, il faut voir comment. Un seul pour garder les musettes dans le petit poste, tout le monde sur la voie. Les Allemands eux, étaient passés peut-être deux heures avant, ils nous avaient contrôlés, puis ils ont continué sans rien dire.
"Il y avait à Saint-Laurent, un docteur militaire Allemand qui avait une petite voiture de 1938, qui avait été réquisitionnée aux français, une deux places, toute petite. Il l’avait au débarquement, il est parti sur Trévières. Il avait du boulot ce jour là.
"Rommel, il est venu début 44. Il a trouvé qu’ici c’était pas assez fortifié. C’est là, qu’ils ont commencé à faire des blockhaus, et des grands travaux.
"Comme il y avait le couvre-feu, on n’avait pas le droit d’aller à la plage, c’était fermé. La limite s’arrêtait à la Poste de Saint-Laurent. Là on avait le droit d’aller, on ne descendait pas plus bas. La Poste était autorisée, car on y mettait notre courrier, mais on n’allait pas plus bas, c’était interdit et c’était gardé. Il y avait des grands murs qui étaient infranchissable. Ils avaient fait des murs en travers de la route, en bas. A cette époque, il y avait un très bel hôtel qui s’appelait l’hôtel Lebassacq. Tout cela avait été démoli, mais ils avaient des murs près de l’hôtel, à l’endroit de la villa Perrin. Il y avait des grands murs en béton, il y avait des barrières de la ligne Maginot, qu’ils avaient ramenés de Belgique.
"La plage était barricadée, il y avait les obstacles antichars, un peu plus bas. On ne pouvait pas passer.
"A la descente de Vierville, il y avait les même murs. A Saint-Laurent, il y avait les mêmes murs à la hauteur de chez Monsieur Botin, l’ancien Maire de Saint-Laurent, à la limite de Vierville et de Saint-Laurent, là où il y avait la gare de Saint-Laurent, (50 mètres après vous êtes sur la commune de Vierville), et bien là, il y avait un mur de chaque côté, avec des barrières qu’ils fermaient le soir, pour barrer la route. Il fallait un laissez-passer. Les Allemands avaient tellement peur des sabotages.
"En bas à Saint-Laurent, il y avait deux blockhaus en construction, il y avait une plate forme recouverte. ils n’étaient pas terminés ceux là. A coté, en haut de la pente, il y avait un blockhaus orienté vers l'intérieur, il y en avait un autre au dessus de la villa des Moulins, mais qui était de l’autre coté, par le petit sentier qui rejoint Vierville, la petite route qui monte derrière. Elle était carrossable avec un cheval et une voiture. Là, il y avait un blockhaus. C’est là que la villa des Moulins se trouvait, à coté.
" Vierville c’était joli avant la guerre, enfin tout cela a été détruit. Les Allemands ont réquisitionné des Français pour détruire les maisons. Il y a une seule maison qui est restée à Saint-Laurent, au milieu de Saint-Laurent, à coté de la plage. Après le débarquement, c’est les Américains qui l’on fait sauter, elle était toute seule.
"Le 4 juin, c’était le dimanche, c'était la 1ère communion des enfants, et nous étions invités chez des amis. Les avions américains ou les Anglais, alors que nous étions dans l’église, sont venus l’après-midi. Ils sont allés bombarder le sémaphore d’Englesqueville. Nous devions faire la procession au cimetière, mais on est pas sorti de l’église. Le 5 juin, les Allemands avaient déjà eu une alerte.
"Il y avait chaque année de grandes manœuvres, qui devaient se produire à ce moment là. C’était des armées qui se regroupaient.
"Mais par contre à 05h00, le 6 juin, la canonnade a commencé. Mais, on ne savait pas que s’était le débarquement. Comme il y avait eu un coup de main en 42, on s’est dit que c’était peut-être un coup de main qu’ils faisaient en bas. On ne savait pas. ça canardait en bas de la falaise, tout le long.
"Là, on s’est levé car çà canardait tellement fort. Mes parents voulaient voir.
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